Colloque de l'ACFAS 2024

Colloque 424 : « La recherche engagée en droit privé : perspectives et contributions de la relève étudiante » 

13 mai 2024

Université d'Ottawa (local à venir)

Appel à communications

La recherche engagée consiste typiquement à rompre avec la neutralité axiologique (Weber,1919) afin de contribuer, à partir de ses compétences et de son autorité spécifiques, à la transformation sociale (Bourdieu, 2001; Foucault, 2001; Lelubre,2013).

Dans le champ juridique, la recherche engagée consiste pour certaines à prioriser l’analyse des effets du droit à l’égard des groupes défavorisés, et parfois de cocréer des connaissances avec ces derniers (Garcia, 2020). Au-delà de la simple description, l’objectif est de proposer de nouveaux modèles normatifs susceptibles de mieux appréhender certains problèmes sociaux. Pour d’autres, toute recherche suppose des choix thématiques, théoriques et méthodologiques qui engage la responsabilité politique des chercheur·es (Perreault et Sylvestre,2022). La question est donc plutôt de savoir envers qui et envers quoi les juristes choisissent de s’engager (Bernheim et Laniel, 2016; Becker, 1967), mais aussi quelles sont les conséquences scientifiques et politiques d’un engagement qui s’ignore (Bourdieu, 1993). Quoiqu’il en soit, la neutralité des juristes tend à être de plus en plus remise en question, même lorsqu’ils et elles adoptent une perspective positiviste ou doctrinale sur le droit (Bahary-Dionne et Picotte, 2023; Laperrière, 2017; Lochack, 2007).

À l’ère de mutations économiques, technologiques et bioéthiques substantielles, le droit privé est aux premières loges d’une pléthore d’enjeux sociaux. Nous n’avons qu’à penser au transfert des richesses au sein du capitalisme financier, aux crises climatiques, du logement et financières, mais aussi à la crise dans l’accès à la justice civile et la privatisation des règlements des différends. Nous pouvons aussi penser au respect de l’intégrité de la personne à l’aune du sous-financement du système de santé et des services sociaux et du vieillissement de la population et de la reconnaissance juridique des réalités trans, intersexes et non binaires, voire des possibilités de« faire famille autrement » qu’à partir du couple (Richard, 2022). Pourtant,les réflexions sur la recherche engagée en droit ne semblent pas avoir percolé la littérature de droit privé, du moins de manière explicite. Ceci s’explique peut-être par la technicité du domaine où il serait plus facile de camoufler ses apriori derrière la complexité de l’argumentaire juridique (Cornut St-Pierre, 2020). Cette journée vise alors à rassembler la relève étudiante endroit privé afin de penser les conditions de leur engagement, les objets et les groupes concernés ainsi que les défis et les limites rencontrées.

Processus de soumission

Les personnes dont les travaux de maîtrise, de doctorat ou de postdoctorat s’inscrivent dans les thématiques abordées peuvent nous faire parvenir à l’adresse abaharyd@uottawa.ca d'ici au 20 février 2024 une proposition contenant les éléments suivants :

·      Titre de 180 caractères (espaces compris)

·      Résumé de 1500 caractères (espaces compris)

·      Notice biographique

·      Adresse courriel et affiliation institutionnelle

Les critères suivants seront utilisés pour évaluer les propositions :

a)     La pertinence de la proposition en regard du thème du colloque;

b)    La clarté de la problématique et des objectifs;

c)     La rigueur et la pertinence méthodologique, si applicable;

d) Les contributions scientifiques et sociales de la recherche.

Responsables :

Alexandra Bahary-Dionne, Université d’Ottawa

Pascale Cornut St-Pierre, Université d’Ottawa

Mariève Lacroix, Université d’Ottawa

Audrey Ferron Parayre, Université d’Ottawa

 

uOttawa

Faculté de droit
Section de droit civil

57, rue Louis-Pasteur
Pavillon Fauteux
Ottawa, Ontario, Canada
K1N 6N5

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